Accueil A la une Rupture entre la HAICA et l’ISIE : Les accusations des uns, les réponses des autres

Rupture entre la HAICA et l’ISIE : Les accusations des uns, les réponses des autres

• Adel Bsili, membre de la Haica :  «Nous n’avons aucune idée sur la date de la publication du décret relatif à la campagne électorale»
• Hichem Senoussi : «Il existe une rupture entre la Haica et le gouvernement à cause de nos positions lors de la campagne référendaire sur la Constitution du 25 juillet dernier»
• Mohamed Tlili Mansri assure : «L’Isie et la Haica signeront comme à l’accoutumée la convention commune sur la couverture médiatique de la campagne»

Pourquoi le torchon brûle-t-il entre l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) et la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) ? Existe-t-il réellement une rupture entre  les deux instances dans le sens qu’il n’y a aucun contact, à près de deux mois des législatives du 17 décembre prochain, entre Nouri Lejmi et ses collaborateurs, d’une part, et Farouk Bouasker et ses adjoints, d’autre part.

Idem  pour les rapports que la Haica devrait entretenir avec le gouvernement que Hichem Snoussi, membre du comité directeur de la Haica (ou de ce qu’il en reste), considère comme inexistants du fait que cette dernière s’estime sanctionnée par le gouvernement et la présidence de la République à cause, justement, des positions qu’elle a prises à l’occasion du déroulement du référendum populaire sur la Constitution du 25 juillet dernier.

Ces interrogations ajoutées aux déclarations et aux clarifications apportées quotidiennement par les membres de l’Isie sur la mise en application des nouvelles dispositions contenues dans le décret électoral présidentiel relatif aux élections législatives anticipées prévues le 17 décembre prochain n’ont pas manqué de semer la confusion, le doute et la suspicion aussi bien parmi ceux qui ont annoncé leur participation au rendez-vous électoral attendu que parmi ceux qui attendent que les promesses ou les indiscrétions distillées constamment par Bouasker et ses collaborateurs se concrétisent, afin qu’ils se décident.

Ainsi, s’est-elle imposée sur le devant de la scène politique nationale et dans les médias, notamment audiovisuels, une polémique ou plutôt un échange d’accusations entre la Haica et l’Isie sur ce que les deux instances devraient faire ensemble dans les périodes électorales. Sauf que, malheureusement et à l’opposé des habitudes nées des rendez-vous électoraux précédents de 2014, 2019 et 2018, il apparaît que la coordination n’est plus de mise et que c’est bien l’Isie qui a rompu, comme le soulignent les responsables de la Haica — les anciens accords, surtout la convention sur les modalités de la couverture médiatique de la campagne électorale.

Et dans ce contexte, Adel Bsili, membre de la Haica, n’y va pas par quatre chemins pour assurer : «Il n’existe aucun contact entre nous et l’Isie».

Il ajoute : «Nous n’avons aucune idée sur la date de la publication du décret relatif à la campagne».

Il va encore plus loin en accusant l’Isie d’avoir mis la main sur l’ensemble du processus électoral, y compris la couverture médiatique de la campagne électorale.

Il semble, en outre, que les membres de la Haica se sont échangé les rôles, puisque Hichem Senoussi, membre le plus médiatisé de cette instance, va plus loin et parle d’une rupture entre la Haica et le gouvernement, outre le fait «que l’Isie n’entretient jusqu’ici aucune relation avec nous bien que le décret électoral présidentiel ait maintenu la position de la Haica dans l’opération électorale», souligne-t-il.

Mais pourquoi le gouvernement aurait-il décidé de rompre avec la Haica?

«La décision du gouvernement revient aux positions de la Haica sur le référendum sur la Constitution du 25 juillet quand nous avons exigé la participation des boycotteurs à la campagne référendaire».

Il estime aussi que le gouvernement n’apprécie pas les positions de la Haica à propos du rôle des médias publics.

«Nous estimons que les médias publics sont sous le contrôle du pouvoir», précise-t-il encore.

S’adressant, jeudi soir, sur Attassia TV à Mohamed Tlili Mansri, porte-parole de l’Isie, il souligne : «Les changements radicaux de la loi électorale et du mode de scrutin exigent une révision des moyens de coordination pour ce qui est de la couverture médiatique de la campagne électorale dans le but de garantir la représentativité et l’égalité des chances pour tous les candidats à l’échelle médiatique».

«Malheureusement, l’Isie ne nous a pas contactés jusqu’ici et nous ne savons pas s’il y aura, pour ces élections, une convention commune sur la couverture médiatique ou si la Haica sera privée d’y participer», conclut-il.

Mohamed Tlili Mansri répond que l’Isie n’a aucune intention de priver la Haica d’assurer le rôle que lui accorde la loi électorale dans l’opération électorale.

«Seulement, nous attendons la clôture, lundi 24 octobre, de l’opération de dépôt des candidatures et la clôture aussi des délais d’opposition pour arrêter définitivement la liste des candidats à la députation. A ce moment-là, l’Isie publiera les décrets relatifs au financement de la campagne électorale par les candidats et à la participation des partis à la campagne électorale de leurs propres candidats».

Le porte-parole de l’Isie confie : «Une fois ces deux décrets publiés, nous procéderons à la signature, avec la Haica, de la convention commune sur la couverture médiatique de la campagne électorale».

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